MANIFESTE CONTRE L’APARTHEID ETHNIQUE QUI MINE LA COHÉSION SOCIALE ET MET EN PÉRIL LA PAIX ET L’UNITÉ NATIONALE AU RWANDA.
Paris 27 avril 2019
Fondation Ibukabose-Rengerabose
Mémoire et Justice pour tous
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Au cours des dernières décennies, l’histoire du Rwanda a été marquée par des divisions, des guerres et des massacres interethniques qualifiés de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis par des acteurs publics ou privés, des autorités politiques et militaires gouvernementaux ou des organisations criminelles non gouvernementales sur fond de considérations ethniques affirmées ou cachées. Ces violences ont provoqué la mort de centaines de milliers de citoyens rwandais.
Les massacres ont atteint leur point culminant pendant la guerre de 1990 à 1994 au cours de laquelle les parties belligérantes ont poussé leurs partisans à massacrer leurs compatriotes, rompant ainsi le pacte séculaire conclu par nos ancêtres.
Le 6 avril 1994, l’assassinat du président Juvénal Habyarimana à la veille de la mise en place du nouveau gouvernement de transition découlant des accords de paix d’Arusha (4 août 1993) provoqua un vide institutionnel sans précédent au Rwanda. Comme on le sait aujourd’hui et comme l’ont démontré les enquêtes judiciaires française et espagnole, cet assassinat fut planifié et ordonné par Paul Kagame, actuel président du Rwanda. Tous les rapports des Nations Unies placés sous embargo pour ne pas créer une crise majeure avec le régime actuel de Kigali ont abouti à la même conclusion : les présidents Hutu du Rwanda et du Burundi, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, leurs suites et les trois membres d’équipage français de l’avion présidentiel rwandais ont été assassinés sur ordre du général Paul Kagame.
Dans les jours et les mois qui suivirent cet attentat criminel, des milliers de Tutsi et de Hutu de l’opposition furent assassinés, égorgés par milliers, au motif qu’ils étaient soupçonnés de soutenir le FPR responsable de l’assassinat du Chef de l’état.
Parallèlement, dans la zone contrôlée par le FPR, les troupes de Paul Kagame se livraient à des massacres de type génocidaire du groupe ethnique hutu. Le mouvement rebelle convoquait des réunions-piège de sensibilisation et de distribution d’aides. Les paysans hutu, affamés par quatre années de guerre, accouraient en toute naïveté, et une fois regroupés dans un stade ou dans une vallée comme lors du tristement célèbre massacre du marais de Rwasave à Butare, les militaires du FPR positionnés d’avance autour du lieu de ladite « réunion » tiraient dans le tas. Les corps des victimes disparaissaient nuitamment sous les flammes ou dans des fosses communes creusées à l’avance. Ce scénario méthodique, systématique et macabre a été observé en plusieurs endroits différents où des crimes de masse ont été commis contre les populations hutu par le Front Patriotique Rwandais. Cette méthode criminelle destinée à attirer la victime dans un piège en profitant de sa naïveté démontre clairement et de façon irréfragable l’intentionnalité criminelle de ces massacres qui sont loin d’être de simples actes de vengeance comme une certaine opinion a voulu le faire croire pour dédouaner Paul Kagame, mais bel et bien des crimes organisés tombant sous le coup de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Après la mise en place, le 19 juillet 1994, du gouvernement de transition dit d’unité nationale dominé par le Front Patriotique Rwandais, la communauté internationale admit que sur le territoire contrôlé par le gouvernement hutu, il y avait eu un génocide contre les Tutsi et un massacre de grande ampleur de Hutu de l’opposition démocratique.
- Création du Tribunal Pénal International pour le Rwanda[1] (TPIR)
Le 8 novembre 1994, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la Résolution N° 955 reconnaissant que les massacres des populations civiles au Rwanda constituaient des violations flagrantes du droit humanitaire international, qualifiées de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.
Art 1. Du statut du TPIR (Résolution N° 955)
Décide par la présente résolution, comme suite à la demande qu’il a reçue du Gouvernement rwandais (S/1994/1115), de créer un tribunal international chargé uniquement de juger les personnes présumées responsables d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais présumés responsables de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins, entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994, et d’adopter à cette fin le Statut du Tribunal criminel international pour le Rwanda annexé à la présente résolution.
Afin de « contribuer au processus de réconciliation et de restauration de la paix au Rwanda », le Conseil de Sécurité décida la mise en place du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, TPIR en sigle, chargé de poursuivre et de juger les auteurs de ces crimes intolérables perpétrés contre des populations civiles innocentes entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994. Le mandat donné au TPIR ne parle ni du génocide des tutsi ni du génocide des hutu, mais des crimes commis au Rwanda par tous les belligérants.
En septembre 1996, La tragédie rwandaise s’est exportée en RDC (ex-Zaïre), entraînant le massacre de populations civiles de ce pays et des centaines de milliers de réfugiés rwandais pourchassé et massacré dans leurs pays d’accueil. Cette situation est inédite dans l’histoire du Rwanda.
Force aussi est de constater que les changements successifs de régimes politiques et de gouvernements n’ont pas apporté des solutions appropriées au mal rwandais et n’ont pu ni prévenir ni gérer efficacement les crises effectives.
L’État n’a pas réussi à se montrer comme un lieu où les individus et les groupes auraient véritablement eu intérêt à fédérer leurs appartenances ethniques pour s’investir dans une société plus intégrée.
Aujourd’hui encore, de nombreux Rwandais sont assassinés pour des raisons ethniques ou politiques, d’autres croupissent arbitrairement en prison ou fuient leur pays en raison de la violence ethnique ou politique alors que la question des réfugiés rwandais éparpillés à travers le monde est loin d’être résolue.
Parmi les facteurs de cette tragédie figurent : la soif exacerbée du pouvoir, la mauvaise gouvernance, les discriminations et l’exclusion ethnique, religieuse et régionale, l’injustice et l’impunité, la dictature, le non-respect des droits de l’homme et la persécution réciproque.
Cadre conventionnel international et dispositions constitutionnelles sur le principe sacro-saint d’égalité des êtres humains au Rwanda
Dans la présente note, nous aborderons le cadre général fixé par la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que les dispositions constitutionnelles y relatives au Rwanda.
MANIFESTO AGAINST ETHNIC APARTHEID THAT THREATENS SOCIAL COHESION AND ENDANGERS PEACE AND NATIONAL UNITY IN RWANDA, LIKE NEVER SINCE THE GENOCIDE OF 1994
[pdf] MANIFESTO AGAINST APARTHEID IN RWANDA 27 04 2019_ENGLISH
[1] Adoptée par le Conseil de sécurité à sa 3453e séance, le 8 novembre 1994, Résolution 955, http://unictr.irmct.org/fr/accueil
